Autour de Moutiers-Saint-Jean

A découvrir en chemin : Moutiers-Saint-Jean

1L'abbaye

L'histoire du bourg commence très tôt puisqu'au lieu-dit "en Maubais" furent découverts les vestiges d'une villa gallo-romaine du IIe siècle de notre ère.

Selon la légende, quand la fondation d'une abbaye fut décidée, une grande sécheresse régnait sur la région. Il y avait bien de l'eau au fond d'un puits, mais un terrible serpent le hantait. Courageux, saint Jean décida de descendre pour le détruire. Grâce à l'aide de Dieu, il réussit à anéantir le monstre. De la belle eau pure arriva alors en abondance et de nombreuses maisons s'installèrent alentour, donnant naissance à un nouveau village. Plus tard, dans la première moitié du XVIIe, de nouveaux miracles se produisirent. Des fous passant sous le corps du saint furent aussitôt guéris.

Historiquement, on apprend que dès le Ve, un monastère fut implanté à Moutiers-Saint-Jean, en faisant le premier monastère de Bourgogne et l'un des tous premiers de France. Selon la légende, Clovis céda à saint Jean de Réome, un de ses parrains, tout le territoire qu'il pourrait parcourir en une journée autour de l'ermitage avec son âne. Cependant, c'est à Corsaint, près de la source de la Réome, que saint Jean qui léga son nom au village, donna naissance vers 450 à un ermitage, transféré au VIe à son emplacement actuel. L'abbatiale XII-XIIIe fut en grande partie détruite à la Révolution, mais le portail sauvegardé est à présent installé au musée des Cloisters de New-York. Les bâtiments aujourd'hui visibles à présent ne datent que des XVII-XVIIIe pour la plupart. Grâce à un beau travail de restauration des propriétaires, on admire la galerie du cloître voûtée d'ogives, le grand escalier et sa rampe en fer forgé, de magnifiques dallages, les salons aux décors XVIIIe en stucs, la salle de bain de l'évêque, la chambre de son valet et deux cellules des moines, meublées...etc.

 

Inspiré du livre "Curieux de Côte-d'Or" de André Beuchot.
Abbatiale de Moutiers-St-Jean

2L'ancien hôpital Saint-Sauveur

Face à la mairie école XIXe, l'ancien hôpital Saint-Sauveur fut fondé au XVIIe par un ami de saint Vincent de Paul, Claude Charles de Rochechouart de Chandenier. Il a gardé sa chapelle XVIIe forte d'une belle façade, une Vierge à l'Enfant  XIVe, un jardin des Simples où trône une statue de saint Vincent de Paul, une série de vieux meubles, une collection de vaisselle en étain et sa pharmacie. Cette superbe apothicairerie qui conserve ses boiseries regroupe plus de 200 pots en faïence et porcelaine. Le domaine accueille une belle croix sculptée XVIIe ornée de pampres et des instruments de la Passion.

 

Inspiré du livre "Curieux de Côte-d'Or" de André Beuchot.
L'appoticairerie

3De nombreux patrimoines

Ce passionnant village compte également deux lavoirs, l'un étant transformé en habitation, de vieilles maisons, une ancienne porte fortifiée, plusieurs colombiers et pigeonniers, ronds ou carrés,  un pont XVIIIe, des restes de fortifications avec une tour ronde. Pierres sculptées, linteaux à accolades, petites niches, évacuations d'eau des toits en pierre, les détails d'architecture ne manquent pas, souvent utilisés en réemploi. Croix, puits et leurs pompes dispersés au fil des rues s'ajoutent aux charmes de la bourgade.

 

Inspiré du livre "Curieux de Côte-d'Or" de André Beuchot.
Colombier

4L'église de la Conversion de Saint-Paul

Érigée à l'entrée nord, l'église de la Conversion de Saint-Paul XIIe avec sa nef surélevée, fut modifiée au cours des années, notamment aux XVI et XVIIIe. Dominée par une flèche couverte d'ardoises, éclairée par de beaux vitraux, elle abrite le reste des reliques supposées de saint Jean de Réôme. Face à l'église, on repère un Christ en croix portant la date du XIIIe, accroché au-dessus d'une porte de grange.

 

Inspiré du livre "Curieux de Côte-d'Or" de André Beuchot.
Eglise de Moutiers-Saint-Jean

5L'hôtel Coeurderoy

Jean Coeurderoy, président aux requêtes du palais du Parlement de Bourgogne est né en 1627 et disparu en 1709. L'hôtel Coeurderoy à Moutiers-Saint-Jean rassemble deux maisons médiévales formant château au XVIIIe. Dans le parc un escalier descend dans la terre jusqu'à l'entrée d'un tunnel qui passe sous la route, permettant à la famille d'accéder facilement aux jardins. Ce jardin d'inspiration Renaissance italienne édifié dans la seconde moitié du XVIIe, est entouré de murs s'ouvrant sur la nature par trois arcades en rocaille (ou pierres percées), trois portes complétées par six autres aveugles. En contrebas, une maisonnette couverte en laves s'ouvre sur un alignement de bassins et de vergers. Sa voûte est, elle aussi, réalisée en rocaille, ce qui lui donne un aspect insolite. Beaucoup voient la main d'un architecte ou jardinier italien, grands spécialistes de ces ouvrages au XVIIe, dans le dessin des jardins. Certains pensent à un auteur proche de Serlio qui travaillait alors au château d'Ancy-le-Franc. Les rocailles et meulières sont attribuées à Philibert Delorme.

 

Inspiré du livre "Curieux de Côte-d'Or" de André Beuchot.
Jardins de l'hôtel Coeurderoy
Porte - hôtel Coeurderoy

6L'ancienne tuilerie

Au sud du bourg, on repère une petite gloriette en brique puis l'ancienne tuilerie en ruines, forte d'une haute cheminée en briques, se dissimule dans un bosquet d'épines au sud-ouest. Active entre le milieu du XIXe et le milieu du XXe, elle remplaça sans doute une fabrique plus ancienne du XVIe. Un vieux texte nous signale qu'en 1525, Guillaume Moichot, "thuillier" indépendant demeurant à Moutiers-Saint-Jean, livre « trois millier de thieulles » aux religieux du Prieuré Notre-Dame de Semur-en-Auxois.

 

Inspiré du livre "Curieux de Côte-d'Or" de André Beuchot.

A découvrir également en chemin sur ce sentier